algerie

Les présidents d'algerie

           Abbas FERHAT 

 1958 à 1961 Président du Gouvernement provisoire de la république algérienne

Né en 1899 a Taher dans le Consantinois.


Ferhat Abbas, est le promoteur en 1924 de l’Association des Etudiants Musulmans d' Afrique du Nord qu' il préside durant quatre ans de 1927 a 1931.


Docteur en pharmacie, il s'etablit a Setif, devient conseiller général, conseiller municipal, délègue financier.


Dans le même temps, il participe activement au mouvement Jeune Algérien.En 1943 il rédige le Manifeste du Peuple Algérien qui donnera naissance aux A.M.L.


Arrête quelque temps au lendemain des événement de mai 1945, il fonde l' Union Démocratique du Manifeste Algérien (U.D.M.A.)
En 1946, F. Abbas est élu a la seconde Assemblée constituante, puis a l’Assemblée algérienne(1948)
Se qualifiant de nationaliste modéré, il participe en 1955 a une rencontre avec J.soustelle
puis, déçu par l' immobilisme politique, se rallie au F.L.N. en 1955.


Il gagne le Caire le 22 avril 1956. Membre du C.N.R.A. des le 20 août 1956, membre du C.E.E depuis le congres d' août 1957, F. Abbas préside le G.P.R.A de septembre 1958 a août 1961. Partisan de la position <<le F.L.N seul interlocuteur valable>>
Elu au lendemain de l’Indépendance président de l’Assemblée constituante, il démissionne en août 1963 pour protester contre le rôle excessif que s’arroge le F.L.N. dans l’élaboration de la constitution.


Il est mis en résidence surveillée et libéré en 1965.


Retire de la vie politique, il est, avec Ben Khedda, Lahoual et Kheiredine, l’auteur d’un texte contre le régime de H. Boumediene en Mars 1976.
F. Abbas fait paraître la suite de ses mémoires, Autopsie d’une guerre, en 1980.
Il est décoré le mardi 30 octobre 1984 de la médaille de résistant dans sa villa du quartier de Kouba a Alger au moment ou il publie l’Indépendance confisquée

  


BENYOUCEF BENKHEDDA


 1961 à 1962 Gouvernement provisoire de la république algérienne 
 
 
  Benyoucef BENKHEDDA (1920-2003) était un homme politique algérien. Pharmacien de formation, ancien militant du MTLD, il fut le deuxième président du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) durant la guerre d'Algérie jusqu'à l'indépendance du pays en 1962.
Éducation et engagement nationaliste



Benyoucef BENKHEDDA est né à Berrouaghia (wilaya de Médéa) le 23 février 1920. Fils d’un Cadi, il fréquente l’école coranique et l’école française. Il rejoint ensuite le lycée Ibn Rochd (ex collège colonial) à Blida où il fait la connaissance de plusieurs pionniers du nationalisme algérien dont Mohamed Lamine-Debaghine, Saad Dahlab, Abane Ramdane, Ali Boumendjel et M’hamed Yazid. «Vous êtes des couteaux qu’on aiguise contre la France!» leurs répétait inlassablement le Proviseur du lycée.



Après l’obtention de son baccalauréat il entre à la faculté de médecine et de pharmacie d’Alger en 1943 et après interruption des études, obtient le diplôme de pharmacien en 1951. Il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) en 1942. Une année après, il est arrête et torturé dans les locaux de la DST pour avoir fait campagne contre la conscription des algériens pour combattre l’Allemagne dans le cadre de l’affaire dite « des insoumis de Blida ». Il sera libéré 8 mois après.



Lutte dans la guerre d'indépendance.



Il est membre du Comité Central du PPA-MTLD en 1947 et en devient le Secrétaire Général de 1951-1954. Arrêté en Novembre 1954, il est libéré en Mai 1955, et rejoint le Front de libération nationale (FLN) quelques semaines après. Il devient le conseiller assistant de Abane Ramdane à Alger. En Août 1956, il est désigné par le Congrès de la Soummam membre du CNRA et du CCE avec Abane, Larbi Ben M'hidi, Dahlab et Krim Belkacem. Avec Abane et Ben M’hidi il constituera le triumvirat politico-militaire qui dirigera l’organisation de la Zone Autonome. Alger était alors Capitale de la Résistance.



Il seconde directement Abane Ramdane dans le lancement et la réalisation de plusieurs projets dont le journal «El Moudjahid», la création de l’UGTA, l’hymne national « Kassaman ». Il échappe miraculeusement aux mains des « paras » du Général Massu et quitte la capitale après l’assassinat de Ben M’Hidi par les soldats de Bigeard. Il se rend à l’étranger au nom du FLN et accomplit plusieurs missions. Visite des capitales arabes 1957-1958, Yougoslavie, Londres (1958), Amérique latine (1960) ou encore la Chine à 2 reprises.



En août 1961 il est désigné président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il achève les négociations avec la France commencées par le Gouvernement Ferhat Abbas et proclame le cessez-le-feu la veille du 19 mars où la France reconnaît officiellement l’intégrité de l’Algérie, le Sahara compris et la souveraineté nationale. Il est accueilli par la population algéroise en liesse le 3 juillet 1962, jour de la reconnaissance officielle de l’indépendance de l’Algérie par la France. Engagement politique pour la démocratie



Il vit comme un drame personnel la crise de l’été 1962 entre le GPRA et Ahmed Ben Bella soutenu par l'« armée des frontière » surarmée et se retire volontairement au profit de se dernier pour éviter « un bain de sang fratricide ». En 1976, il signe avec 3 anciens dirigeants de la lutte de libération (Ferhat Abbas, Hocine Lahoue, Kheir-Eddine) un manifeste qui réclame une Assemblée nationale constituante élue au suffrage universel, pour définir une charte nationale. Les 4 signataires sont alors placés en résidence surveillée et leurs biens confisqués.



Sous le gouvernement Chadli Bendjedid qui a proclamé le multipartisme, il fonde avec Abderahmane Kiouane, et des anciens amis du mouvement national, « El Oumma » qui se fixe comme objectif la Proclamation du 1er Novembre, c'est-à-dire: « L’État Algérien indépendant souverain et démocratique dans le cadre des principes Islamiques »



Le but d’« El Oumma » est d’œuvrer pour un rassemblement entre les islamistes et les nationalistes partisans d’un projet de société islamique. Le président Liamine Zeroual qui succède au Président Chadli promulgue une loi interdisant l’usage de la constante « Islam » par les partis sous peine de dissolution. « El Oumma » s’auto dissous. En même temps il fonde avec Cheikh Ahmed Sahnoune « le Tadhamoune » dont le but est de dénoncer l’état d’exception et les violations graves de droits de l’homme qui ont suivi le coup d’État militaire de janvier 1992.



Reconnaissance populaire et nationale


Après une longue maladie il décède à son domicile à Alger le 05 Dhou El Hidja (4 février 2003). Une foule nombreuse l’accompagne au cimetière de Sidi Yahia où il est enterré au côté de son compagnon de toujours Saad Dahlab. En son honneur, l'université d'Alger porte son nom.


AHMED BENBELLA 
      1962 à 1965


- Né le 5 juillet 1918 à Maghnia en Algérie près de la frontière algéro-marocaine.
- Etudes secondaires à Tlemcen.
- Adhère au Parti du Peuple Algérien P.P.A. vers 1937.
- Campagnes militaires en France et en Italie lors de la seconde guerre mondiale. Était à Cassino, libération de Rome Cassino Sienne.
- Responsable de l'Organisation Spéciale du P.P.A. en 1949.
- Arrestation en 1950. Prison de Blida.
- Evasion de la prison de Blida en 1952.
- L'un des dirigeants de la Révolution Algérienne de 1954 à 1962.
- Arrestation avec cinq autres dirigeants lors d'un détournement d'avion le 22 octobre 1956.
- Libéré le 19 mars 1962.
- Président du Conseil des ministres en 1962.
- Président de la République en 1963.
- Arrestation lors du coup d'État militaire en juin 1965.
- Mis en résidence surveillée à M'sila en 1979.
- Libéré en 1981.
- Président de la Commission Islamique Internationale des Droits de l'Homme en 1981.
- Milite en faveur de la reconnaissance des Droits des peuples Amérindiens auprès de diverses instances internationales.
- Crée le Mouvement pour la Démocratie en Algérie M.D.A en exil en 1982.
- Rentre d'exil en Algérie en septembre 1990.
- Opposant au régime militaire qui dirige l'Algérie.
- Milite pour la levée des Embargos contre l'Irak, la Libye et Cuba.
- Milite pour une solution de dialogue politique en Algérie. Signataire de la plate-forme politique de Rome (janvier 1995).



    HOUARI BOUMEDIENE

 BOUMEDIENE - 1965 à 1978 
 
 
Né le 23 août 1932 à Aïn Hesseinia, près de Guelma, dans une famille berbère


pauvre du Constantinois, Boumédiène connut déjà très jeune les événements sanglants du 8 mai 1945 à Sétif et à Guelma, dont il dit plus tard : « Ce jour-là, j'ai vieilli prématurément. L'adolescent que j'étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu'il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »
Durant les années quarante, il entreprit des études coraniques à l'institut Kettania de Constantine, puis les poursuivit à l'institut Zitouna de Tunis ; il se dirigea par la suite vers l'institut al-Azhar du Caire.



En 1955, il retourne en Algérie où il rejoint les rangs de l'ALN (Armée de libération nationale). Très vite, il se fait remarquer et occupe le poste de Chef d'état-major. Une fois l'indépendance acquise, il devint vice-président et ministre de la Défense du Conseil de la Révolution qui est alors présidé par Ben Bella. Ne partageant pas les orientations politiques de ce dernier, il décide le 19 juin 1965 de mener un coup d'État au terme duquel il devient le nouveau président de l'Algérie. Sous sa direction, il entreprit plusieurs actions en vue d'estomper sur le plan intérieur, les tensions nées de la guerre d'indépendance. En 1968, il réussit à faire évacuer la dernière base militaire occupée par la France à Mers el Kébir (Oran) ; alors que sur le plan économique, il opte pour le modèle socialiste, il construisit sur la base de ce choix beaucoup d'usines et d'écoles, et contribua surtout, le 24 février 1971, au nom du principe de la récupération des richesses nationales, à la nationalisation des hydrocarbures, au grand dame de la France.



Cette nationalisation réussie conféra à Boumédiène une importante dimension internationale; En effet, Boumédiène venait de réussir là où l'Iranien Mossadegh avait échoué. L’année 1973 lui donne une nouvelle fois l’occasion d’affirmer son influence sur le plan international en organisant avec succès le sommet des non-alignés auquel les plus grands dirigeants du Tiers-monde de l’époque ont assisté, il s’en suit dès lors une période durant laquelle l’Algérie de Boumédiène offrit un soutien très actif aux différents mouvements de libération d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, et c’est en véritable leader du Tiers Monde qu’il se déplaça en 1974 à New York, pour prendre part à une réunion spéciale de l’Assemblée générale de l’ONU sur les matières premières qu’il a lui-même convoquée au nom des non-alignés, il prononça à cette occasion un discours par lequel il exposa une doctrine économique, appelant entre autres à l’établissement d’un nouvel ordre économique international plus juste, qui prendrait en compte les intérêts du Tiers Monde. En 1975 il accueille le premier sommet de l'OPEP par le biais duquel les membres du cartel ont pu définir une politique pétrolière concertée. Dans le sillage de cette même réunion, il parvint à sceller la paix entre l'Iran du Chah et l'Irak de Saddam Hussein. Sur le plan intérieur, il fit voter en 1976 une charte en vertu de laquelle il promulgue la constitution d'une Assemblée législative ainsi que la création du poste de président de la République, soumis au suffrage universel.



À partir de l'année 1978, les apparitions publiques du président Houari Boumédiène se font de plus en plus rares, il s'est avéré qu'il souffrait d'une maladie du sang, la maladie de Waldenström, mais il reste que très peu de choses ont été dites à propos des circonstances qui entourent sa mort, qui survint le 27 décembre 1978.




CHADLI BENDJEDID  

1979 à 1992 
 


Né le 14 avril 1929 à Bouteldja dans la wilaya de Annaba, Chadli Ben-Djedid s’engage des 1954 dans l’organisation politico-militaire du F.L.N. L’année suivante il rejoint l’Armée de Libération Nationale (A.L.N).

En 1956, il est nommé Chef de Région.

En 1957, il est désigné au poste d’Adjoint Chef de Zone.

En 1958, il est nommé Capitaine Chef de Zone.

En 1961, il fait un bref passage au commandement opérationnel de la zone nord.

En 1962, il est nommé à la 5ème  région militaire avec le grade de Commandant.

En 1964,il est nommé à la tête de la 2ème région militaire.

Le 19 Juin 1965,  il est membre du conseil de la révolution.

En 1969, il est promu au grade de Colonel.

En 1978, il est chargé de la coordination des affaires de défense nationale,

En janvier 1979 il est élu par le 4ème congrès du parti F.L.N. au poste de Secrétaire Général et désigné candidat a la Présidence de la République.

Le 7 Février 1979, il est élu à la présidence de la république. En 1984, il est reconduit à la tète de l’état puis réélu en 1989. Au lendemain des événements d’octobre 1988, il engage les réformes politiques. Il est alors élu président du FLN au 6ème congrès du Parti. Juste après son élection pour le troisième mandat, il fait doter l’Algérie en février 1989 d’une constitution garantissant le multipartisme. Le 11 janvier 1992 il  démissionna du poste de Président de la    République.
BOUDIAF Mohamed



Président du 14 janvier au 29 juin 1992


Mohamed  BOUDIAF  est  né le 23 juin 1919  à  Ouled Madi (Wilaya M’sila),  en 1942, il est commis aux écritures au service des Contributions à Jijel.


Il adhère au  P.P.A.  et devient un membre important de l’organisation Spéciale ( O.S ).


En 1950, il est jugé et condamné  par contumace ;  il rejoint la France en 1953 et devient membre du M.T.L.D. Il rentre en Algérie et devient l’un des principaux organisateurs du C.R.U.A. (Comité Révolutionnaire pour l’Unité et Action), membre du groupe des 22 ayant déclenché la guerre de libération.


Le  22 octobre 1956  il est capturé avec ses compagnons suite à l’arraisonnement par l’aviation française de l’avion qui les menait du Maroc vers la  Tunisie.


Le 20 septembre 1962, il fonde le Parti de la Révolution Socialiste (P.R.S.). En juin 1963, il est arrêté et exilé dans le sud Algérien où il reste détenu pendant trois mois puis il rejoint le Maroc. A partir de 1972, il se déplace entre la France et le Maroc en activant  pour son parti, le P.R.S. et en animant la revue El Djarida.


En 1979, après la mort de Houari Boumediene, il dissout le P.R.S et va se consacrer à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briqueterie.


Le 14 janvier 1992, après la démission du Président Chadli Bendjedid, il devient Président du Haut Comité d’Etat. Il meurt assassiné le 29 juin 1992 à Annaba.


 Ali KAFI 


 1992 à 1994 
 

Ali  KAFI est né en 1928 à d’El-Harrouch (Wilaya de Skikda). Ali Kafi s’inscrit à l’école coranique Kettania que fréquenta aussi Houari Boumediene.


Il fait ses premières classes dans les rangs du Parti Populaire Algérien (P.P.A.), devient responsable de cellule puis responsable  de groupe.


En 1953, il est élu enseignant par son parti dans une école libre à Skikda.


Contacté par Didouche Mourad le 1er novembre 1954, il milite à Skikda puis il rejoint le maquis du nord constantinois.


Sous les ordres de Zighoud Youcef, il participe aux offensives d’août 1955.


En août 1956 il fait partie de la délégation de la zone 2 au congrès de la Soummam.


Il dirige la wilaya II de 1957  à  1959.


Appelé en mai 1959 à Tunis, il sera un des dix (10) colonels qui réorganiseront les instances dirigeantes de la révolution (le G.P.R.A. et le C.N.R.A.). Au cours de la crise en 1962, il se trouvera du côté du G.P.R.A.


A l’indépendance, il  es  nommé  ambassadeur  dans  plusieurs  pays (Syrie, Liban, Libye, Tunisie, Egypte, Irak  et  Italie).


Le 11 janvier 1992 il est désigné en qualité de membre du Haut Comité d’Etat installé après la démission du Président Chadli Ben-Djedid et le 02 juillet 1992 il succède à Mohamed Boudiaf.



Lamine ZEROUAL 

1994 à 1999

Liamine ZEROUAL est né le 03 juillet 1941 dans famille de chaoui de la tribu des ait melloul des Aures a batna, inscrit a l’école des allées actuellement école Emir Abdelkader des Allées Ben Boulaïd, il participe très tôt à la Guerre d'Algérie ; en 1957, âgé de 16 ans, il tue un policier français, lui enlève son arme et rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN), branche militaire du Front de libération nationale (FLN), pour combattre l'armée française[1]. Après l'indépendance de l'Algérie, Liamine ZEROUAL part suivre une formation militaire au Caire en Égypte, puis à Moscou en Union Soviétique (1965-1966) et enfin à Paris. Diplômé de l’école militaire de Moscou et de l’école de guerre de Paris, il exerce différentes fonctions au sein de l’Armée nationale populaire (ANP).


D’abord commandant de l'École d'application des armes de Batna (1975), puis de la prestigieuse Académie interarmées de Cherchell (1981), il devient commandant d'importantes régions militaires : en 1982 au Sahara (à Tamanrasset) puis à Béchar sur la frontière marocaine en 1984 et enfin à Constantine en 1987[2]. Élevé au rang de général en 1988, il est promu à la tête des forces terrestres en 1989. Il est cependant remercié dès 1990 par le président Chadli Bendjedid, en désaccord, notamment avec le général Khaled Nezzar, à propos d'un plan de réorganisation de l'armée algérienne. Liamine ZEROUAL est alors muté en Roumanie comme ambassadeur d’Algérie, mais quitte rapidement le poste et retourne s'installer à Batna en se retirant de la vie publique


En juillet 1993, il est rappelé au poste de Ministre de la défense nationale dans le gouvernement du Haut Comité d'État (HCE) créé à la suite de la destitution du président Chadli par l'armée et de l'interruption du processus électoral en janvier 1992, remplaçant ainsi Khaled Nezzar. Partisan d'un dialogue avec tous les partis politiques du pays pour trouver « une solution consensuelle à la crise », il rencontra plusieurs fois les principaux dirigeants du Front islamique du salut (FIS) emprisonnés.


Au sein du commandement militaire, entre les « réconciliateurs » favorable au dialogue et les « éradicateurs » partisans de la répression sans faille contre les islamistes, la personne de Liamine ZEROUAL apparait comme un compromis, et c'est à ce titre qu'il est désigné le 30 janvier 1994 à la tête de l'État par le HCE, remplaçant Ali Kafi, pour assurer la période de transition. Le 15 janvier 1995, il doit faire face à des nouvelles pressions diplomatiques internationales engendrées notamment par le contrat de Rome, dit de San Egidio, signée par les leaders politiques de l'opposition dénonçant la main mise militaire de l'État. Ainsi, dans le but de restaurer la légitimité perdue des institutions de l'État, il organise une élection présidentielle en 1995, la première à scrutin pluraliste en Algérie.


Remportant l'élection, il est élu Président de la République le 16 novembre 1995 avec 61,3%


des voixAyant fait le constat de l'échec du rapprochement avec les représentants modérés du


FIS dissout, eux-mêmes dépassés par l'émergence d'importants groupes terroristes,


meurtriers, comme le GIA, Liamine ZEROUAL rompt le dialogue avec les islamistes et mène


une politique d'« éradication des groupes terroristes


La révision constitutionnelle de novembre 1996 augmente considérablement les pouvoirs du président de la République, et tend à fermer le champ politique à l'opposition. Des proches du président, et sous sa direction, fondent le 21 février 1997 le Rassemblement national démocratique (RND), à la veille des élections législatives algériennes du 5 juin 1997. Le parti RND y remporte une


large majorité, et appui le pouvoir de Liamine Zéroual. Mais des tensions de plus en plus présentes au sommet de l'État amènent Liamine ZEROUAL à se retirer. Il annonce ainsi, le 11 septembre 1998, dans son discours à la nation la tenue d’élection présidentielle anticipée pour février 1999 (normalement prévue pour 2000), auxquelles il déclare ne ne pas se présenter. Il quitte la présidence de la République le 27 avril 1999. Son successeur est un ancien ministre et proche de Houari Boumédiène, du FLN, Abdelaziz Bouteflika

 
ABDELAZIZ BOUTEFLIKA


Abdelaziz BOUTEFLIKA - depuis le 15 juillet 1999 
 
Abdelaziz BOUTEFLIKA Né le 2 mars 1937, milite très tôt pour la cause nationale ; il achève ses études secondaires quand il rejoint L'armée de Libération Nationale (ALN) en 1956.


Il est chargé d'une double mission de contrôleur général de la wilaya V en 1957 et 1958.  Officier en zone 4 et en zone 7 de la Wilaya V, il est ensuite attaché au PC de la wilaya V, puis, successivement, au PC du «COM Ouest», au PC de l'état- major «Ouest» et au PC de l'état- major général de l'ALN. En 1960, le Commandant Abdelaziz BOUTEFLIKA est affecté aux frontières méridionales du pays pour commander le «front du Mali » dont la création entrait dans le cadre des mesures visant à faire échec aux entreprises de division du pays de la part de la puissance coloniale; ce qui lui vaudra le nom de guerre de Si Abdelkader El Mali.


En 1961 il entre clandestinement en France dans le cadre d'une mission de contact avec les leaders historiques de la Révolution détenus à Aulnoy.  


En 1962, Abdelaziz BOUTEFLIKA est député à 1 'Assemblée Constituante et devient, à 25 ans, ministre de la jeunesse, des sports et du tourisme du premier gouvernement de l'Algérie indépendante. Il est également membre de l’assemblée législative en 1963, avant d'être nommé, la même année, ministre des affaires étrangères


En 1964 il est élu par le congrès du front de Libération Nationale en qualité de membre de comité central et  membre du bureau politique. Abdelaziz BOUTEFLIKA prend une part active au réajustement révolutionnaire de juin 1965 qui verra l'instauration du Conseil de la Révolution - dont il est membre - sous la présidence de Houari Boumediène.


Reconduit dans les fonctions de ministre des affaires étrangères, il anime, jusqu'en 1979, une action diplomatique qui vaudra à son pays un prestige, un rayonnement et une influence qui établiront l'Algérie comme un des leaders du tiers monde, et, à ce titre, comme interlocuteur recherché des grandes puissances. Il définit ainsi la ligne directrice dont la diplomatie algérienne ne se départira plus par la suite, fondée sur le respect du droit international et le soutien aux causes justes à travers le monde.


Diplomate chevronné et reconnu, Abdelaziz BOUTEFLIKA impulsera, pendant plus d'une décennie, la politique étrangère qui mène aux grands succès de la diplomatie algérienne, dont le renforcement et l'unification des rangs arabes lors du sommet de  Khartoum de 1967, puis lors de la guerre d'octobre 1973 contre Israël, la reconnaissance internationale des frontières de l'Algérie et l'instauration de relations de bon voisinage et de fraternité avec les pays limitrophes, ou encore l'échec de l'embargo contre l'Algérie suite à la nationalisation des hydrocarbures


Abdelaziz BOUTEFLIKA joue également un rôle important dans la consolidation des organisations du tiers monde et le renforcement de leur unité d'action,  notamment à travers son action lors de la conférence des 77 et du sommet africain, tenus  respectivement en 1967 et 1968 à Alger. De même, il fera de l'Algérie un des leaders du mouvement des non-alignés. Il défend également sans relâche les processus de décolonisation dans le monde. L'Algérie devient ainsi le porte-parole du tiers-monde et particulièrement dans sa revendication pour un  nouvel ordre économique international


Elu à l'unanimité Président de la 29ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, en 1974, Abdelaziz BOUTEFLIKA obtient la mise au ban par la communauté internationale du régime sud-africain pour sa politique d'apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l'Organisation de Libération de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l'Assemblée Générale.  Il préside également, en 1975, la 7ème session extraordinaire consacrée à l'énergie et aux matières premières dont l'Algérie était l'un des initiateurs.  


A la mort du Président Boumédiène, en 1978, et  en tant que  plus proche compagnon du défunt, il prononce une oraison funèbre remarquée. Mais il devient, dès cette année, la principale cible de la politique de «déboumédiènisation» et est contraint à un exil qui durera plus de 6 années.


Il est de retour en Algérie en janvier 1987 et sera signataire de la «motion des 18» consécutive aux événements d'octobre 1988.  Il prend part au congrès du FLN en 1989, qui l'élira membre du comité central


Pressenti pour occuper les fonctions de ministre-conseiller du  Haut Comité d'Etat, instance présidentielle transitoire mise en place entre 1992 et 1994, puis de représentant permanent auprès de l'ONU,